Pourquoi la méditation n’est pas la solution quand j’ai un conflit avec quelqu’un ?

Dans le monde spirituel, on parle beaucoup des bienfaits de la méditation, et beaucoup de textes spirituels invitent à trouver la paix au plus vite quand on a un conflit avec quelqu’un, en se détachant de la situation, en allant dans la position de l’observateur qui accueille tout et qui aime tout.

Dans notre travail avec les groupes, nous avons pu voir combien parfois, la spiritualité est utilisée comme prétexte par l’ego pour ne pas aller traverser les conflits.

Certain-e-s vont dire par exemple « non mais si je me détache de l’égo, je suis en paix, même avec cette personne qui m’agace ».

Notre position sur cette question, c’est que le travail (spirituel même) qui est nécessaire ici, n’est pas un travail de détachement, mais un travail d’intégration.

Le détachement ne peut venir qu’après l’intégration.

Sinon, on met des jolis pansements sur des fractures ouvertes, et on boîte en souriant.

1/ Comment notre ombre se cache

Le travail sur l’ombre et le processus 3-2-1 que nous vous avons présenté dans cet article repose sur l’idée que nous rejetons à l’extérieur de nous des parties de nous qui nous sont insupportables.

Il y a quelque chose à l’intérieur de nous que nous ne souhaitons pas voir, pas intégrer, pas accueillir, qui nous semble mal, mauvais.

Il y a quelque chose en nous qu’on considère comme une menace, donc on refuse de le voir en nous, et on le rejette.

En le rejetant, souvent, on le projette à l’extérieur.

On le voit pas du tout chez nous, mais on le voit très très bien chez les autres !

 

Source : unsplash.com

C’est comme si c’était une partie de nous qui avait besoin d’attention, et qui du coup, cherchait tous les moyens possibles de se faire entendre, donc dès qu’elle se voit chez un autre, elle nous fait réagir. Colère, agacement, indignation viennent souvent de là.

Au lieu d’aller voir cette partie et de lui donner une place reconnue et mesurée à l’intérieur de nous (oui, l’égocentrisme par exemple, c’est un problème quand on lui laisse toute la place, ou quand on ne le reconnait pas et qu’il agit de manière détournée, manipulatoire, mais c’est aussi un élan sain de prendre soin de soi), on préfère le placer à l’extérieur de nous, le voir chez les autres, et pouvoir ainsi le critiquer à haute et forte voix (pour être sur qu’on ne voit pas que moi aussi, j’ai cette partie en moi), et laisser la partie en moi qui fait la même chose agir en sous-main, dans l’ombre.

2/ Se détacher ou ré-intégrer ?

A ce moment là, méditer sur la situation n’aidera pas.

En effet, dans la majorité des formes de méditation, on essaie de voir les choses passer sans s’y attacher. Or la question ici, c’est justement comment se ré-identifier, pour ramener à l’intérieur de nous des parties exilées.

Ces parties exilées ne sont pas disparues, pas détruites, mais bien au contraire, elles nous manipulent depuis l’ombre.

La solution n’est pas de se dés-identifier, mais de se les réapproprier.

La dés-identification avec notre expérience (comme préconisée dans la méditation) ne peut arriver que dans un second temps, une fois qu’on s’est réapproprié nos parts d’ombre.

Source : unsplash.com

Être accompagné par la Coopérative Oasis

Et vous, ça vous parle de voir les autres comme des miroirs de parties de nous exilées ? Vous avez envie d’en parler ? Laissez nous un commentaire !

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3 réflexions sur “Pourquoi la méditation n’est pas la solution quand j’ai un conflit avec quelqu’un ?”

  1. Ping : Un exercice pour découvrir ce que la personne qui m’énerve peut m’apprendre sur moi - Coopérative Oasis

  2. Bonjour,

    Merci beaucoup pour cette article. Le lien « exercice pour découvrir ce que la personne qui m’énerve… n’est pas trouvable. Pouvez-vous m’envoyer l’exercice svp.

    Merci à l’avance.

    Cordialement

    François

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Daphné Vialan

Daphné Vialan

Daphné Vialan est passionnée par la vie en collectif et le vivre-ensemble. Elle a habité plusieurs années à l’Arche de Saint-Antoine, et habite maintenant au sein d’un collectif en formation au Nord d’Agen.

Elle accompagne des collectifs à prendre soin de leurs relations au sein de la Coopérative Oasis.

Son expérience personnelle, alliée à ses multiples formations (CNV, gouvernance partagée, dynamique de groupe, transformation constructive des conflits, Processwork et Clean Coaching) font de son travail une combinaison unique qui réunit le cœur et la tête.

Ludovic Simon

Ludovic Simon

Citoyen engagé dans la vallée de la Drôme, amoureux des expériences de coopération et de gouvernance partagée, entrepreneur dans sa vie d’avant et auto-constructeur de maison, Ludovic accompagne des projets d’oasis et d’habitat participatif sur les aspects juridiques, financiers et humains.

Après des études en management de l’innovation à Polytech, il a cofondé plusieurs projets coopératifs : une société en gouvernance partagée dans le domaine de l’emploi avec 10 salariés et 2 millions d’utilisateurs inscrits, un tiers lieu de 3000 m² à Nantes (la Cantine), un évènement professionnel qui rassemble plus de 10 000 personnes sur 3 jours…

Il a également accompagner de nombreux porteurs et porteuses de projets, en notamment dans le secteur de l’ESS.

Ramïn Farhangi

CooperativeOasis_Ramin_Village de Pourgues

Ramïn Farhangi est le cofondateur de l’école Dynamique à Paris (2015), réputée pour être une des premières écoles démocratiques en France, où les enfants font ce qu’ils veulent de leurs journées. Il a également cofondé le réseau national de l’éducation démocratique EUDEC France (2016). Il est l’auteur de Pourquoi j’ai créé une école où les enfants font ce qu’ils veulent (Actes Sud, 2018).

En 2017, il fonde l’écovillage de Pourgues, où il facilite des formations sur la vie collective et le leadership puis rejoint l’équipe opérationnelle de la Coopérative Oasis en 2022 comme animateur du réseau des oasis et accompagnant.

Il est également le fondateur de l’association Enfance Libre qui réunit des désobéissants afin de contester la suppression du régime légal de l’Instruction En Famille.

Coralie Darsy

Portrait Coralie Darsy

Après quelques années d’ingénierie dans l’eau et l’environnement, Coralie a été éducatrice Montessori.

En 2021, elle devient bénévole à la Coopérative Oasis pour lancer la Pépinière Oasis, puis rejoint pleinement l’équipe en 2022 pour coordonner les formations.

 

Mathieu Labonne

Ingénieur de l’Isae-SupAéro de formation ayant travaillé au CNRS dans la recherche sur le climat et la gouvernance carbone, Mathieu Labonne a été directeur de l’association Colibris où il a notamment développé le Projet Oasis.

Il est aujourd’hui président et directeur de la Coopérative Oasis, qui réunit des centaines de lieux de vie et d’activités écologiques et collectifs, où l’on expérimente des modes de vie sobres et solidaires au service du vivant.

Il est aussi engagé sur un chemin spirituel au côté de la sainte indienne Amma, dont il coordonne le centre, la Ferme du Plessis, près de Chartres depuis 2011.

Il est également président d’Oasis21, un ensemble de Tiers-Lieux en Île-de-France qu’il a contribué à créer.

Il est à l’origine de l’écohameau du Plessis  dans l’Eure-et-Loir où il réside avec sa famille.