4 manières inspirantes de commencer ses réunions du bon pied

Quand on vit en collectif, on passe souvent beaucoup de temps en réunion.

Beaucoup beaucoup de temps en réunion.

Beaucoup beaucoup beaucoup de temps en réunion…

Vous voyez ce que je veux dire ?

Et c’est joyeux, car ces réunions, en plus d’être là pour faire avancer le projet, sont aussi des moments privilégiés pour construire et entretenir le “Nous”, pour apprendre à se connaître, pour se découvrir et cheminer ensemble. Ces réunions donnent le ton de notre vie en collectif.

Pour que ces réunions soient soutenantes pour le collectif, il y a plusieurs éléments à prendre en compte, et aujourd’hui, on aimerait vous parler de l’un de ces éléments : la météo, autrement appelé le tour d’inclusion.

Pourquoi faire un tour d’inclusion ?

Vous connaissez ces réunions où tout s’enchaîne. On arrive au compte goutte, on se raconte un peu nos vies, et puis on parle aussi du boulot, on règle des petits points rapidement, et puis y’a une personne dans un coin qui ne dit rien et on ne sait pas pourquoi. On a commencé sans même s’en rendre compte, et l’ambiance est un peu…

Faire un tour d’inclusion, ça paraît rien du tout et pourtant, ça permet :

  • de commencer tou-te-s ensemble,
  • de se donner des infos qui seraient importantes à prendre en compte et qui n’ont rien à voir avec la réunion (mon bébé a mal dormi, je suis stressé car j’attends un coup de fil important),
  • de libérer l’”espace” pour les sujets à traiter (et qu’ils ne soient pas pollués par ce qui se joue en dehors),
  • de sentir l’énergie du groupe et du coup d’adapter notre réunion opérationnelle à l’énergie de chacun-e,
  • enfin, et surtout, il nous permet de remettre l’humain au cœur de notre travail, de se rappeler que bien sûr nous partageons un projet, quelque chose d’opérationnel, mais que chacun-e, en tant qu’être humain, dans ses toutes ses dimensions (corps-cœur-tête), a sa place dans nos réunions, cela permet de vivre nos réunions avec des êtres humains entiers, et pas seulement avec des cerveaux uniquement concentrés sur l’objectif opérationnel.

Cela nous rappelle qu’avec le projet, il y a aussi les individus, et de prendre soin de cette dimension.

Les éléments à prendre en compte dans un tour d’inclusion 

 

Alors c’est quoi finalement un tour d’inclusion ? Quels sont les ingrédients à prendre en compte…

  • un temps de silence et d’intériorité, pour que chacun arrive, fasse la transition avec ce qu’il a vécu avant, et pour qu’il-elle sente à l’intérieur ce qui est vivant en lui-elle, et ce qu’il-elle a envie de partager
  • une manière de faire circuler la parole (en tour, ou spontanément les uns à la suite des autres, ou en se passant un bâton, en s’envoyant une balle)
  • et un cadre : dans ce tour, on partage notre état intérieur, cela peut être imagé sous forme de météo (brouillard, tempête, grand soleil), ou bien avec des mots plus concrets (fatigué-e, enthousiaste,… ).

Quelques conseils :

  • éviter “je vais bien”, et « ça va », parce que ça ne veut pas dire grand chose, et on s’invite les uns et les autres à aller chercher derrière le “bien” ce qui se joue vraiment.
  • formuler en positif : quand je dis “je ne suis pas stressé-e”, ça ne dit pas ce que je suis, et pourquoi du coup est-ce que j’ai envie de dire ce que je ne suis pas ?
  • et que faire des ressentis inconfortables ? quand quelqu’un arrive en réunion en déposant une grande tristesse, un inconfort immense (ou mineur) ? Eh bien, le facilitateur-rice ou l’animateur-rice de la réunion peut revenir vers les personnes qui ont exprimé un inconfort et leur demander s’ils ont besoin de quelque chose pour vivre au mieux le temps qui vient. Cette simple question redonne à la personne qui a exprimé une difficulté du pouvoir sur la situation : elle peut faire une demande au groupe, et elle est en charge de ce ressenti difficile, le groupe est là, attentif et bienveillant, et ouvert à sa demande potentielle, mais ça n’est pas le groupe qui va la sauver. Et cela ouvre la porte à la créativité : parfois, la personne en difficulté a besoin d’aller passer un coup de fil avant la réunion mais ne se l’autorise pas, ou bien d’un chant, ou d’être prise dans les bras, ou d’un verre d’eau, ou d’une bouillotte. Tout est possible !

4 idées de tours de météo pour sortir de la routine

LA MÉTÉO MIMÉE / EN MOUVEMENT

Debout en cercle, chacun-e fait sa météo par un geste, un mouvement. Les autres observent puis refont le geste. Cette météo permet de débrancher le mental, et de développer l’empathie en incarnant l’état intérieur de l’autre !

LA MÉTÉO DESSINÉE

Chacun-e dessine en 2 minutes comment il-elle se sent, puis présente/explique son dessin en quelques mots. Là aussi, cela permet de se connecter à notre ressenti différemment? L’idée n’est pas d’aller vers un dessin figuratif, mais plutôt de se connecter à ce que je sens à l’intérieur de moi et de chercher : de quelle couleur ça serait ? Est-ce que c’est plutôt des lignes droites qui me viennent, des courbes, des ronds, des spirales, ou une envie de griffonner ? Je ne cherche pas à comprendre mais je me laisse entraîner par la création, et ce n’est qu’à la fin que je regarde ce que j’ai fait et j’essaie de mettre des mots.

Varier les médiums pour exprimer sa météo, cela permet de faire tourner les compétences : certain-e-s dans le groupe sont très à l’aise avec la parole, avec le mental, d’autres plus avec le dessin, les symboles. Quand on change de médium, on permet à tout le monde de vivre des moments où il s’exprime dans sa “zone de facilité”.

LA MÉTÉO AVEC DES CARTES QU’ON CHOISIT

On choisit des cartes, soit des cartes “oracles”, soit des cartes d’un jeu comme le dixit, et des photos on les dispose au centre et chacun-e vient chercher une carte qui lui parle. Ce support permet de raconter ce que je vis, et parfois d’aller un peu plus profondément dans la météo.

Le facilitateur-trice rappelle que les cartes sont là pour aider l’expression pas pour la brider et la canaliser, et que chacun-e est libre d’utiliser une carte ou pas, et de parler de ce qui lui chante dans le cadre de la météo. Quand on utilise des cartes, il ne faut surtout pas que les cartes empêchent de dire quelque chose qui a besoin d’être exprimé.

LA MÉTÉO AVEC DES CARTES TIRÉES AU HASARD

Ici, on met des cartes au centre, mais retournées, et chacun-e tire une carte au hasard. (Si on croit que le hasard existe… !) Chacun-e est invité-e à partager sur ce que la carte vient lui dire de son état intérieur du moment. (Même vigilance à avoir que pour la météo précédente).

ET UNE IDÉE BONUS !

Nos groupes aussi ont une météo… Dans une réunion, il y a les individus, et il y a le groupe, qui forme une entité, qui a son identité, sa couleur. Et le groupe aussi a un état d’être en commençant la réunion.

Nous vous invitons à essayer de faire une météo du groupe à la fin de votre météo habituelle : en mode pop-corn (chacun-e parle quand il-elle le sent), chacun peut dire un mot, une expression qui lui vient quand il-elle se connecte au groupe. Parfois les météos de groupe sont imagées : je sens notre groupe comme un enfant qui trépigne d’impatience, ou comme en hiver, au coin du feu, dans un calme, entouré de froid, ou bien comme un feu d’artifice… Si vous tirez des cartes, vous pouvez en tirer une pour le groupe.

Ces météos de groupe sont souvent surprenantes et très apprenantes ! Sentir la météo du groupe, c’est un muscle qui se développe au fur et à mesure qu’on le fait, alors, essayez !

Et vous, comment vivez-vous les tours d’inclusion dans votre groupe ? Vous souhaitez nous partager ce que vous vivez dans votre groupe, écrivez un commentaire ! 

Être accompagné par la Coopérative Oasis

Encore plus de conseils pour celles et ceux qui vivent ou souhaitent vivre oasis dans le livre Vivre ensemble en écolieu écrit par Daphné Vialan, accompagnatrice à la Coopérative Oasis sur le volet humain.

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Daphné Vialan

Daphné Vialan

Daphné Vialan est passionnée par la vie en collectif et le vivre-ensemble. Elle a habité plusieurs années à l’Arche de Saint-Antoine, et habite maintenant au sein d’un collectif en formation au Nord d’Agen.

Elle accompagne des collectifs à prendre soin de leurs relations au sein de la Coopérative Oasis.

Son expérience personnelle, alliée à ses multiples formations (CNV, gouvernance partagée, dynamique de groupe, transformation constructive des conflits, Processwork et Clean Coaching) font de son travail une combinaison unique qui réunit le cœur et la tête.

Ludovic Simon

Ludovic Simon

Citoyen engagé dans la vallée de la Drôme, amoureux des expériences de coopération et de gouvernance partagée, entrepreneur dans sa vie d’avant et auto-constructeur de maison, Ludovic accompagne des projets d’oasis et d’habitat participatif sur les aspects juridiques, financiers et humains.

Après des études en management de l’innovation à Polytech, il a cofondé plusieurs projets coopératifs : une société en gouvernance partagée dans le domaine de l’emploi avec 10 salariés et 2 millions d’utilisateurs inscrits, un tiers lieu de 3000 m² à Nantes (la Cantine), un évènement professionnel qui rassemble plus de 10 000 personnes sur 3 jours…

Il a également accompagner de nombreux porteurs et porteuses de projets, en notamment dans le secteur de l’ESS.

Ramïn Farhangi

CooperativeOasis_Ramin_Village de Pourgues

Ramïn Farhangi est le cofondateur de l’école Dynamique à Paris (2015), réputée pour être une des premières écoles démocratiques en France, où les enfants font ce qu’ils veulent de leurs journées. Il a également cofondé le réseau national de l’éducation démocratique EUDEC France (2016). Il est l’auteur de Pourquoi j’ai créé une école où les enfants font ce qu’ils veulent (Actes Sud, 2018).

En 2017, il fonde l’écovillage de Pourgues, où il facilite des formations sur la vie collective et le leadership puis rejoint l’équipe opérationnelle de la Coopérative Oasis en 2022 comme animateur du réseau des oasis et accompagnant.

Il est également le fondateur de l’association Enfance Libre qui réunit des désobéissants afin de contester la suppression du régime légal de l’Instruction En Famille.

Coralie Darsy

Portrait Coralie Darsy

Après quelques années d’ingénierie dans l’eau et l’environnement, Coralie a été éducatrice Montessori.

En 2021, elle devient bénévole à la Coopérative Oasis pour lancer la Pépinière Oasis, puis rejoint pleinement l’équipe en 2022 pour coordonner les formations.

 

Mathieu Labonne

Ingénieur de l’Isae-SupAéro de formation ayant travaillé au CNRS dans la recherche sur le climat et la gouvernance carbone, Mathieu Labonne a été directeur de l’association Colibris où il a notamment développé le Projet Oasis.

Il est aujourd’hui président et directeur de la Coopérative Oasis, qui réunit des centaines de lieux de vie et d’activités écologiques et collectifs, où l’on expérimente des modes de vie sobres et solidaires au service du vivant.

Il est aussi engagé sur un chemin spirituel au côté de la sainte indienne Amma, dont il coordonne le centre, la Ferme du Plessis, près de Chartres depuis 2011.

Il est également président d’Oasis21, un ensemble de Tiers-Lieux en Île-de-France qu’il a contribué à créer.

Il est à l’origine de l’écohameau du Plessis  dans l’Eure-et-Loir où il réside avec sa famille.