Le Manifeste des oasis

Mars 2023

Nous sommes des centaines de collectifs écologiques qui vivons et travaillons ensemble dans des lieux dont nous prenons soin. Ces oasis sont avant tout un terreau pour faire vivre et grandir les liens – à soi, à nos communautés, au territoire et au reste du vivant.

Nous sommes tous différents les uns des autres. Nos rapports au monde, nos ancrages philosophiques, nos visions politiques, nos pratiques quotidiennes, parfois même nos façons de planter les arbres ne sont pas les mêmes.

Nous honorons cette diversité comme une richesse de l’humanité. Tout en revendiquant ensemble la puissance du collectif au quotidien, capable plus que n’importe quel individu isolé, de construire une société soutenable.

Nous n’adhérons pas à une fédération qui lisserait nos différences : nous sommes un archipel d’îles souveraines, aux histoires singulières, qui décident de créer des ponts, de partager, de marcher côte-à-côte pour bâtir une société différente. Nous nous appelons écohameaux, habitats participatifs, fermes collectives, écolieux… et nous nous rassemblons ici derrière le terme d’oasis, qui souhaite accueillir toutes ces réalités.

Nous ne proposons pas une solution toute faite aux nombreux troubles actuels.

Nous sommes la force de l’expérimentation : tous les jours, nous désapprenons beaucoup et nous apprenons plus encore. Nous sommes des chercheurs du concret et nos lieux collectifs sont des laboratoires d’un monde plus juste, plus sobre et plus solidaire. De plus en plus d’études montrent que nous sommes sur la bonne voie et que nos expériences proposent des réponses pertinentes aux enjeux écologiques et sociaux. Mais nous savons aussi les incertitudes et les difficultés auxquelles ce chemin nous expose. Si nous trébuchons et tombons, nous nous relevons pour continuer de construire dans la joie le monde de demain.

Nous pensons que la crise est aussi au fond de nous et dans nos représentations et imaginaires. Il n’y aura pas de transformation sociale sans changement humain. Pour cela, nos collectifs sont avant tout au service des individus affirmés qui les composent et de leurs cheminements, prêts à se remettre en question et à travailler en profondeur leur rapport au monde. Car incarner l’utopie, c’est avant tout témoigner qu’un être différent est à construire.

Nos valeurs communes

Nous nous rassemblons autour de cinq grands principes.

Ils constituent des piliers du mode de vie que nous créons.


Partage et Mutualisation

La mise en commun est la condition d’un autre monde

Là où le monde moderne a fait de l’individualisme et de la propriété privée des valeurs cardinales, nous appelons à l’entraide et à la création de communs gouvernés par leurs parties prenantes. Nous décidons de partager ressources et savoir-faire pour répondre à nos besoins et développer nos capacités d’agir.

Là où l’économie de marché a invisibilisé la valeur de l’autoproduction, des soins donnés aux proches, nous voulons répondre à tous les besoins sociaux en intégrant pleinement les logiques de réciprocité et de coopération, et en relativisant la place des calculs rationnels marchands.


Gouvernance qui respecte l'individu

Le respect de l’individu doit être au cœur des organisations et de leur mission

Là où le monde moderne a institué l’anonymat et la perte de souveraineté, nous défendons les bénéfices et les compromis de la vie collective.
Nous ne vivons pas un retour en arrière, nous avançons en réinventant la vie communautaire qui a été celle de nos ancêtres pendant des siècles.

Nos collectifs ne proposent pas aux individus de s’oublier ou de se sacrifier pour un bien commun sacralisé. Ils cherchent à créer des organisations humaines fonctionnelles où le pouvoir est partagé.

Et où chacune et chacun garde la pleine souveraineté de son chemin de vie.
Il s’agit de reprendre le pouvoir sur sa vie en œuvrant à son autonomie, en relocalisant l’essentiel, en redonnant du temps à la pensée, aux émotions, aux arts et en assumant les responsabilités qui vont avec.


Ouverture

Le lien à l’autre et au territoire est la voie vers une solution globale

Là où le monde moderne cultive les clivages et l’entre-soi, nous veillons à être des lieux ouverts sur l’extérieur, capables d’accueillir et de vivre la diversité.

Nous ne créons pas des îlots de survie bénéficiant aux seules personnes qui les ont créés. Nous entendons répondre aux besoins des territoires dans lesquels nous nous inscrivons – meilleure gestion des ressources, soin de la terre et de la biodiversité, dynamisation économique et culturelle, rénovation du patrimoine…

Notre démarche est éminemment politique : nous agissons à l’échelle locale pour contribuer à remédier au désordre global. Car, entre les dérives des villes surpeuplées où prospère la misère sociale et humaine et les campagnes dépeuplées, notre conviction est qu’un autre modèle de société et d’aménagement de l’espace est nécessaire, qui doit tirer toutes les conséquences des erreurs du modèle dominant actuel.


Sobriété

L’intelligence de la sobriété au coeur de nos vies

Là où le monde moderne a cultivé l’excès, la surconsommation et la bétonisation massive, nous aspirons à une vie sobre qui réduit l’usage des ressources et la production de déchets.

Nos lieux de vie et d’activité entendent préserver la terre nourricière, utiliser des matériaux naturels et permettre des modes de vie peu consommateurs en eau et en énergie.

Nous n’opérons cependant pas de retour à la bougie. Nous pensons simplement qu’une sobriété choisie apporte au contraire une joie profonde, par la conscience, l’autonomie et le lien au vivant qu’elle permet.


Souveraineté alimentaire

Le lien à la terre nourricière est remis au centre de cette nouvelle organisation sociale

Là où le monde moderne a créé la dépendance à un système agroalimentaire qui pille et détruit massivement le vivant, nous entendons honorer la terre nourricière en la considérant, en la cultivant et en en prenant soin.

Dans leurs différentes réalités, tous nos collectifs participent à l’amélioration des conditions écologiques, sociales et économiques de la production et de l’acheminement de leur nourriture.

Logo Coopérative oasis transparent

Nous aspirons à construire ce monde avec toutes celles et ceux qui l’habitent, qu’ils ou elles vivent en collectif ou non.

Ensemble, nous partagerons nos expériences, nos idées, nos émotions et célébrerons ce don sublime d’être vivant.

Et concrètement cela donne quoi
dans les oasis ?

La mise en commun est la condition d’un autre monde

Là où le monde moderne a fait de l’individualisme et de la propriété privée des valeurs cardinales, nous appelons à l’entraide et à la création de communs gouvernés par leurs parties prenantes. Nous décidons de partager ressources et savoir-faire pour répondre à nos besoins et développer nos capacités d’agir.

Là où l’économie de marché a invisibilisé la valeur de l’autoproduction, des soins donnés aux proches, nous voulons répondre à tous les besoins sociaux en intégrant pleinement les logiques de réciprocité et de coopération, et en relativisant la place des calculs rationnels marchands.

Le respect de l’individu doit être au cœur des organisations et de leur mission

Là où le monde moderne a institué l’anonymat et la perte de souveraineté, nous défendons les bénéfices et les compromis de la vie collective.
Nous ne vivons pas un retour en arrière, nous avançons en réinventant la vie communautaire qui a été celle de nos ancêtres pendant des siècles.

Nos collectifs ne proposent pas aux individus de s’oublier ou de se sacrifier pour un bien commun sacralisé. Ils cherchent à créer des organisations humaines fonctionnelles où le pouvoir est partagé.

Et où chacune et chacun garde la pleine souveraineté de son chemin de vie.
Il s’agit de reprendre le pouvoir sur sa vie en œuvrant à son autonomie, en relocalisant l’essentiel, en redonnant du temps à la pensée, aux émotions, aux arts et en assumant les responsabilités qui vont avec.

Le lien à l’autre et au territoire est la voie vers une solution globale

Là où le monde moderne cultive les clivages et l’entre-soi, nous veillons à être des lieux ouverts sur l’extérieur, capables d’accueillir et de vivre la diversité.

Nous ne créons pas des îlots de survie bénéficiant aux seules personnes qui les ont créés. Nous entendons répondre aux besoins des territoires dans lesquels nous nous inscrivons – meilleure gestion des ressources, soin de la terre et de la biodiversité, dynamisation économique et culturelle, rénovation du patrimoine…

Notre démarche est éminemment politique : nous agissons à l’échelle locale pour contribuer à remédier au désordre global. Car, entre les dérives des villes surpeuplées où prospère la misère sociale et humaine et les campagnes dépeuplées, notre conviction est qu’un autre modèle de société et d’aménagement de l’espace est nécessaire, qui doit tirer toutes les conséquences des erreurs du modèle dominant actuel.

L’intelligence de la sobriété au coeur de nos vies

Là où le monde moderne a cultivé l’excès, la surconsommation et la bétonisation massive, nous aspirons à une vie sobre qui réduit l’usage des ressources et la production de déchets.

Nos lieux de vie et d’activité entendent préserver la terre nourricière, utiliser des matériaux naturels et permettre des modes de vie peu consommateurs en eau et en énergie.

Nous n’opérons cependant pas de retour à
la bougie. Nous pensons simplement
qu’une sobriété choisie apporte au contraire une joie profonde, par la conscience, l’autonomie et le lien au vivant qu’elle permet.

Le lien à la terre nourricière est remis au centre de cette nouvelle organisation sociale

Là où le monde moderne a créé la dépendance à un système agroalimentaire qui pille et détruit massivement le vivant, nous entendons honorer la terre nourricière en la considérant, en la cultivant et en en prenant soin.

Dans leurs différentes réalités, tous nos collectifs participent à l’amélioration des conditions écologiques, sociales et économiques de la production et de l’acheminement de leur nourriture.

Nous aspirons à construire ce monde avec toutes celles et ceux qui l’habitent, qu’ils ou elles vivent en collectif ou non.

Ensemble, nous partagerons nos expériences, nos idées, nos émotions et célébrerons ce don sublime d’être vivant.

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Daphné Vialan

Daphné Vialan

Daphné Vialan est passionnée par la vie en collectif et le vivre-ensemble. Elle a habité plusieurs années à l’Arche de Saint-Antoine, et habite maintenant au sein d’un collectif en formation au Nord d’Agen.

Elle accompagne des collectifs à prendre soin de leurs relations au sein de la Coopérative Oasis.

Son expérience personnelle, alliée à ses multiples formations (CNV, gouvernance partagée, dynamique de groupe, transformation constructive des conflits, Processwork et Clean Coaching) font de son travail une combinaison unique qui réunit le cœur et la tête.

Ludovic Simon

Ludovic Simon

Citoyen engagé dans la vallée de la Drôme, amoureux des expériences de coopération et de gouvernance partagée, entrepreneur dans sa vie d’avant et auto-constructeur de maison, Ludovic accompagne des projets d’oasis et d’habitat participatif sur les aspects juridiques, financiers et humains.

Après des études en management de l’innovation à Polytech, il a cofondé plusieurs projets coopératifs : une société en gouvernance partagée dans le domaine de l’emploi avec 10 salariés et 2 millions d’utilisateurs inscrits, un tiers lieu de 3000 m² à Nantes (la Cantine), un évènement professionnel qui rassemble plus de 10 000 personnes sur 3 jours…

Il a également accompagner de nombreux porteurs et porteuses de projets, en notamment dans le secteur de l’ESS.

Ramïn Farhangi

CooperativeOasis_Ramin_Village de Pourgues

Ramïn Farhangi est le cofondateur de l’école Dynamique à Paris (2015), réputée pour être une des premières écoles démocratiques en France, où les enfants font ce qu’ils veulent de leurs journées. Il a également cofondé le réseau national de l’éducation démocratique EUDEC France (2016). Il est l’auteur de Pourquoi j’ai créé une école où les enfants font ce qu’ils veulent (Actes Sud, 2018).

En 2017, il fonde l’écovillage de Pourgues, où il facilite des formations sur la vie collective et le leadership puis rejoint l’équipe opérationnelle de la Coopérative Oasis en 2022 comme animateur du réseau des oasis et accompagnant.

Il est également le fondateur de l’association Enfance Libre qui réunit des désobéissants afin de contester la suppression du régime légal de l’Instruction En Famille.

Coralie Darsy

Portrait Coralie Darsy

Après quelques années d’ingénierie dans l’eau et l’environnement, Coralie a été éducatrice Montessori.

En 2021, elle devient bénévole à la Coopérative Oasis pour lancer la Pépinière Oasis, puis rejoint pleinement l’équipe en 2022 pour coordonner les formations.

 

Mathieu Labonne

Ingénieur de l’Isae-SupAéro de formation ayant travaillé au CNRS dans la recherche sur le climat et la gouvernance carbone, Mathieu Labonne a été directeur de l’association Colibris où il a notamment développé le Projet Oasis.

Il est aujourd’hui président et directeur de la Coopérative Oasis, qui réunit des centaines de lieux de vie et d’activités écologiques et collectifs, où l’on expérimente des modes de vie sobres et solidaires au service du vivant.

Il est aussi engagé sur un chemin spirituel au côté de la sainte indienne Amma, dont il coordonne le centre, la Ferme du Plessis, près de Chartres depuis 2011.

Il est également président d’Oasis21, un ensemble de Tiers-Lieux en Île-de-France qu’il a contribué à créer.

Il est à l’origine de l’écohameau du Plessis  dans l’Eure-et-Loir où il réside avec sa famille.